MÉTRIQUE EN LIGNE

a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre

ACK_1/ACK4

Louise-Victorine ACKERMANN

PREMIÈRES POÉSIES

1862

Le Départ

Il est donc vrai ? Je garde│en quittant la patri e,	6+6	a
Ô profonde douleur !│un cœur indifférent.	6+6	b
Pas de regard aimé,│pas d’image chéri e,	6+6	a
Dont mon œil au départ│se détache en pleurant.	6+6	b

5	Ainsi partent tous ceux│que le désespoir sombre	6+6	a
	Dans quelque monde à part│pousse à se renfermer,	6+6	b
	Qui, voyant l’homme faible│et les jours remplis d’ombre,	6+6	a
	Ne se sont pas senti│le courage d’aimer.	6+6	b

	Pourtant, Dieu m’est témoin,│j’aurais voulu sur terre	6+6	a
10	Rassembler tout mon cœur│autour d’un grand amour,	6+6	b
	Joindre à quelque destin│mon destin solitaire,	6+6	a
	Me donner sans regret,│sans crainte, sans retour.	6+6	b

	Aussi ne croyez pas│qu’avec indifférence	6+6	a
	Je contemple s’éteindre,│au plus beau de mes jours,	6+6	b
15	Des bonheurs d’ici-bas│la ri ante espérance :	6+6	a
	Bien que le cœur soit mort,│on en souffre toujours.	6+6	b

Paris, 13 septembre 1838.

mètre

profil métrique : 6+6