Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
ACK_1/ACK2
Louise-Victorine ACKERMANN
PREMIÈRES POÉSIES
1862
II
Élan mystique
Alors j’avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles, 6+6 a
Je m’arrêtais pour voir voyager les étoiles 6+6 a
Et contemplais trembler, à l’horizon lointain, 6+6 b
Des flots où leur clarté jouait jusqu’au matin. 6+6 b
5 Un immense besoin de divine harmonie 6+6 a
M’entraînait malgré moi vers la sphère infinie, 6+6 a
Tant il est vrai qu’ici cet autre astre immortel, 6+6 b
L’âme, gravite aussi vers un centre éternel. 6+6 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mais, tandis-que la nuit marchait au fond des cieux, 6+6 a
10 Des pensers me venaient, graves, silencieux, 6+6 a
D’avenir large et beau, de grande destinée, 6+6 b
D’amour à naître encor, de mission donnée, 6+6 b
Vague image, pour moi, pareille aux flots lointains 6+6 a
De la brume où nageaient mes regards incertains. 6+6 a
15 — Aujourd’hui tout est su ; la destinée austère 6+6 b
N’a plus devant mes yeux d’ombre ni de mystère, 6+6 b
Et la vie, avant même un lustre révolu, 6+6 a
Garde à peine un feuillet qui n’ait pas été lu. 6+6 a
Humble et fragile enfant, cachant en moi ma flamme, 6+6 b
20 J’ai tout interrogé dans les choses de l’âme. 6+6 b
L’amour, d’abord. Jamais, le cœur endolori, 6+6 a
Je n’ai dit ce beau nom sans en avoir souri. 6+6 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Puis j’ai soudé la gloire, autre rêve enchanté, 6+6 b
Dans l’être d’un moment instinct d’éternité ! 6+6 b
25 Mais pour moi sur la terre, où l’âme s’est ternie, 6+6 a
Tout s’imprégnait d’un goût d’amertume infinie. 6+6 a
Alors, vers le Seigneur me retournant d’effroi, 6+6 b
Comme un enfant en pleurs, j’osai crier : « Prends-moi ! 6+6 b
Prends-moi, car j’ai besoin, par delà toute chose, 6+6 a
30 D’un grand et saint espoir où mon cœur se repose, 6+6 a
D’une idée où mon âme, à qui l’avenir ment, 6+6 b
S’enferme et trouve enfin un terme à son tourment. » 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université