Métrique en Ligne
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C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
ACK_1/ACK14
Louise-Victorine ACKERMANN
PREMIÈRES POÉSIES
1862
XIV
La Lampe D'Héro
De son bonheur furtif lorsque malgré l'orage 6+6 a
L'amant d'Héro courait s'enivrer loin du jour, 6+6 b
Et dans la nuit tentait de gagner à la nage 6+6 a
Le bord où l'attendait l'Amour, 8 b
5 Une lampe envoyait, vigilante et fidèle, 6+6 a
En ce péril vers lui son rayon vacillant ; 6+6 b
On eût dit dans les cieux quelque étoile immortelle 6+6 a
Oui dévoilait son front tremblant. 8 b
La mer a beau mugir et heurter ses rivages, 6+6 a
10 Les vents au sein des airs déchner leur effort, 6+6 b
Les oiseaux effrayés pousser des cris sauvages 6+6 a
En voyant approcher la Mort, 8 b
Tant que du haut sommet de la tour solitaire 6+6 a
Brille le signe ai sur l'abîme en fureur, 6+6 b
15 Il ne sentira point, le nageur téméraire, 6+6 a
Défaillir son bras ni son cœur. 8 b
Comme à l'heure sinistre où la mer en sa rage 6+6 a
Menaçait d'engloutir cet enfant d'Abydos, 6+6 b
Autour de nous dans l'ombre un éternel orage 6+6 a
20 Fait gronder et bondir les flots. 8 b
Remplissant l'air au loin de ses clameurs funèbres, 6+6 a
Chaque vague en passant nous entr'ouvre un tombeau ; 6+6 b
Dans les mêmes dangers et les mêmes ténèbres 6+6 a
Nous avons le même flambeau. 8 b
25 Le pâle et doux rayon tremble encor dans la brume. 6+6 a
Le vent l'assaille en vain, vainement les flots sourds 6+6 b
La dérobent parfois sous un voile d'écume, 6+6 a
La clarté reparaît toujours. 8 b
Et nous, les yeux levés vers la lueur lointaine, 6+6 a
30 Nous fendons pleins d'espoir les vagues en courroux ; 6+6 b
Au bord du gouffre ouvert la lumière incertaine 6+6 a
Semble d'en haut veiller sur nous. 8 b
Ô phare de l'Amour ! qui dans la nuit profonde 6+6 a
Nous guides à travers les écueils d'ici-bas, 6+6 b
35 Toi que nous voyons luire entre le ciel et l'onde, 6+6 a
Lampe d'Héro, ne t'éteins pas ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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