Pourquoi y a t-il du sens plutôt que rien ? Linéaments d’une sémiotique cognitive
le 5 novembre 2015 par Jean-Marie KLINKENBERG (Université de Liège)
Résumé de la conférence :
Les théories de la signification — et au premier rang d’entre elles la linguistique et la sémiotique — sont nombreuses. Mais elles répugnent à affronter la question de savoir comment et pourquoi nait le sens.
Une sémiotique cognitiviste prend à contrepied la conception autonomiste, pour laquelle le sens est dépourvu d’input et d’output. Sa thèse est que le sens est toujours issu de l’expérience sensorielle — ce que l’on peut établir de manière non spéculative — et qu’il retourne au monde via l’action.
En faisant le point sur cette question de l’origine du sens, l’exposé présentera schématiquement la structure de base de la perception — qualités, entités, interactions —, qui permet la production de sens. Ce mécanisme explique certains phénomènes qui sont des postulats pour la linguistique la sémiotique, comme le caractère différentiel et négatif de la valeur.
L’observation de la complexification des systèmes symboliques (débouchant sur l’élaboration des catégories) et de leur diversification (dans le temps et dans l’espace) permet aussi d’expliquer l’apparition des systèmes de signes, et de rendre compte de leur diversité.
Une telle perspective a évidemment d’importantes répercussions sur l’épistémologie des sciences du langage : elle attire en effet ces dernières du côté des sciences de la nature. Cela lui vaut fatalement certaines critiques, qui seront examinées.
Lieu(x)
Caen - campus 1 Salle de documentation du laboratoire CRISCO